Vous voulez déployer au sein de votre entreprise un audit, une enquête, une évaluation ou bien encore un diagnostic en matière de santé au travail, mais vous ne savez pas quelles sont les méthodes les plus appropriées? entretiens, questionnaires…

Le choix des méthodes à employer dépendra de plusieurs paramètres:

le contexte de votre structure (taille, nombre d’établissement, secteur d’activité…);

– vos problématiques;

– vos besoins;

– vos objectifs…

C’est l’analyse de votre demande sous l’angle de ces différents paramètres qui permettra de vous orienter vers des méthodes et outils bien spécifiques.

Les différents outils/méthodes:

L’analyse structurelle

Sa réalisation est basée sur une analyse documentaire (bilan social, organigramme, document unique, compte-rendu des réunions CHSCT…) permettant de faciliter la compréhension du contexte et l’appréhension des problématiques en jeu.

L’analyse documentaire permettra d’obtenir une première approche de la structure (entreprise, collectivité), de son histoire, de son organisation et de son fonctionnement. Elle permet de prendre connaissance des conditions de travail et de comprendre le contexte. Enfin, elle permet de comprendre l’environnement et l’organisation dans lesquels s’inscrit la problématique. L’analyse documentaire permet non seulement d’établir un certain nombre de faits qui nous permettent à leur tour de construire le diagnostic, mais également de définir les champs d’attente éventuels, qui devront être approfondis au cours d’analyses complémentaires, qui peuvent prendre la forme d’entretiens, d’observations ou de questionnaires selon les situations rencontrées.

Enquête quantitative: le questionnaire

Le recours à un questionnaire ne doit pas être systématique.
Son utilité dépendra à la fois de la taille de votre entreprise et du périmètre sur lequel vous souhaitez mener votre diagnostic.

Quelques recommandations pour le lancement d’une enquête par questionnaire :

– Le questionnaire doit être adapté à votre entreprise afin de favoriser une forte participation
des salariés et il doit reposer sur des modèles théoriques scientifiquement validés (KARASEK, SIEGRIST ANACT, GOLLAC…)
– L’approche doit être centrée sur les conditions de travail afin de déterminer les principaux leviers d’action pour agir en terme de prévention primaire.
– L’anonymat et la confidentialité des données doivent être garantis.
– Le questionnaire est un outil d’analyse vous permettant d’objectiver les principaux facteurs de risque et permettant à tous les salariés de s’exprimer.

 

Enquête qualitative: Entretiens, observations

Pour réaliser un diagnostic approfondi et ainsi élaborer un plan de prévention concret, il devra nécessairement comprendre une approche qualitative via des observations
des situations de travail, des entretiens individuels et/ou collectifs. En effet, l’approche qualitative permet d’apporter en plus des informations descriptives, des informations explicatives.
Les entretiens confidentiels permettent d’aborder les dimensions non observables du travail. L’objectif de ces entretiens est d’approfondir les informations relatives aux pratiques professionnelles, aux conditions de travail, aux fonctionnements des services et d’accorder une attention particulière au vécu des salariés.
Les observations, quant à elles, permettent d’apprécier l’activité telle qu’elle est pratiquée dans l’organisation, dans des collectifs et dans un environnement. Il s’agit donc d’un outil incontournable pour identifier les risques sur les conditions de travail. Elles permettent à l’expert de passer du travail décrit – par les entretiens et les documents – au travail réel.
En effet, les salariés n’expriment pas toujours les contraintes auxquelles ils ont à faire face. Certaines contraintes renvoient à des pratiques incorporées qu’ils ne pensent pas à évoquer ou pour lesquelles ils n’ont pas de mots pour les décrire.
Il s’agit ici de se centrer sur le travail tel qu’il est réalisé alors que les autres approches s’appuient sur des « représentations ».

L’intérêt d’utiliser plusieurs méthodes et de croiser leurs résultats

L’idéal est de procéder à une triangulation méthodologique dans la mesure où toutes les données recueillies (par questionnaire, entretiens, observations…) sont croisées. La triangulation méthodologique repose sur un principe de validation des résultats par la combinaison de différentes méthodes visant à vérifier l’exactitude et la stabilité des observations.
Cette procédure permet de tester si oui ou non les résultats corroborent entre eux. Cette stratégie apporte non seulement de la validité mais aussi, et surtout, de la rigueur, de l’ampleur et de la profondeur à la recherche. Elle apporte du crédit (validité, réduction des biais liés à la méthode et/ou à l’outil) et de la richesse (profondeur, complexité) à l’analyse.